Félix Martin (1804-1886)

Né à Auray, en France, le 4 octobre 1804, Félix Martin est le fils de Jacques-Augustin Martin, commerçant, et d'Anne-Armèle Lauzer. Il fait ses études au Petit Séminaire de Sainte-Anne, à Auray, dirigé par les Jésuites. Par la suite, il entre au noviciat de Montrouge en 1823, puis à celui d'Avignon en 1824. Il poursuit sa formation en philosophie au Petit Séminaire de l'Arc, à Dole, l'année suivante. Finalement, en 1831, il fait des études en théologie à Brigue, en Suisse, et est ordonné prêtre. De 1832 à 1842, il enseigne la religion, les mathématiques et le dessin dans plusieurs institutions jésuites en Europe. Il fait également de la prédication et étudie l'anglais. Il traverse l'Atlantique à la suite de l'invitation de l'évêque de Montréal, Mgr Ignace Bourget, et s'installe à Montréal le 31 mai 1842. Peu de temps après, il emménage à La Prairie. Prêchant dans plusieurs églises et institutions de Montréal, il est nommé, en 1844, supérieur des Jésuites du Bas-Canada. Il fonde, peu de temps plus tard, le Collège Sainte-Marie de Montréal et y occupe les postes de procureur, de préfet des études et de professeur suppléant. En 1859, il est nommé supérieur de la résidence des Jésuites à Québec. Outre ses tâches de prêtre et d'enseignant, Félix Martin réalise les plans de plusieurs bâtiments dans la région de Montréal, dont l'église de Saint-Hilaire (1830-1837), la basilique de Saint-Patrick (1843-1847), l'église de la mission de Saint-François-Xavier (1845) à Caughnawaga (Kahnawake), le monastère du Bon-Pasteur (1846), l'église de Saint-Georges (1846-1848) à Henryville, le Collège Sainte-Marie (1847-1851) et la maison Saint-Joseph-du-Sault-au-Récollet (1852-1853). Féru d'histoire religieuse de la Nouvelle-France, il traduit, en 1852, les anciens textes du père François-Joseph Bressani, parus originalement en italien, puis il travaille à la réédition des Relations des Jésuites s'échelonnant de 1611 à 1672. Il effectue des recherches sur l'histoire coloniale du Canada à Paris et à Rome, de 1856 à 1858, et écrit plusieurs livres sur divers sujets, dont les Relations des Jésuites de 1672 à 1679, le marquis de Montcalm et les martyrs de la Nouvelle-France. De retour en France en 1861, il occupe divers postes dans plusieurs écoles et collèges, jusqu'à la dissolution de la Compagnie de Jésus en 1880. Il a publié Le Marquis de Montcalm et les dernières années de la colonie française au Canada (1756-1760) (1867), Le R. P. Isaac Jogues, de la Compagnie de Jésus, premier apôtre des Iroquois (1873) ainsi que Hurons et Iroquois : le P. Jean de Brébeuf, sa vie, ses travaux, son martyre (1877). Il est décédé à Paris le 25 novembre 1886.

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